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24 novembre 2006

CATHERINE !

C’EST LA SAINTE-CATHERINE... Ma chère maman, C’est jeudi prochain la Sainte-Catherine, nous aurons récréation toute la journée, et le soir nous danserons. Comme bonne amie désire que nous soyons toutes en blanc, veux-tu avoir la complaisance de m’envoyer ma toilette et une ceinture bleue, parce que c’est l’uniforme. Bonne amie a écrit à toutes les mamans qu’elles peuvent venir, si cela les amuse. Je pense que tu as reçu une lettre ; mais j’ai si peur que tu ne viennes pas, que je profite de l’occasion de ma toilette pour te supplier de ne pas me faire ce chagrin, et tu me rendrais bien heureuse si tu voulais amener ma petite soeur, qui aime tant danser ; j’en aurai bien soin et je ne la quitterai pas de la soirée. Ainsi, chère maman, sois bien tranquille : à dix ans, on peut bien veiller sur sa petite soeur, surtout quand on l’aime comme je le fais. Si tu étais bien gentille, tu viendrais de bonne heure, pour m’habiller toi-même. Je t’en prie, chère petite maman, ne me refuse pas, et tu me rendras la plus heureuse des petites filles. Je t’embrasse comme je t’aime... Source : Mme C. BOURGOIN.- La Petite Glaneuse Épistolaire (Paris, Librairie classique et d’éducation, s.d.) Ste_Catherine_01 SAINTE-CATHERINE, POURVOYEUSE DE MARIS “Elle coiffera bientôt Sainte-Catherine”... Ce propos goguenard sonne l’heure de se marier ou de rester “vieille fille”. L’expression elle-même daterait du XIIème siècle. Chaque année, il incombait à la plus âgée de la confrérie des jeunes filles de renouveler la coiffure de la statue de Sainte-Catherine d’Alexandrie, quand l’église en possédait une... Sainte-Catherine est d’abord célébrée comme patronne des jeunes filles, avant de devenir plus tardivement patronne des couturières et modistes. C’est surtout un culte populaire qui fit de cette fête anodine un véritable événement dans la vie des jeunes filles. Dans le nord de la France tout particulièrement, ce culte est étroitement associé à celui de Saint-Nicolas. Au soir du 25 novembre, les petites filles placent leurs sabots devant la cheminée, pendant que leurs grandes soeurs se parent de leur plus belle toilette. La “maresse”, l’élue de la confrérie des jeunes filles, “coiffe” Sainte-Catherine et reçoit un mai de bouleau orné de rubans et de fleurs. Et la fête ne fait que commencer : “Après la messe solennelle, célébrée aux frais de la maresse, celle-ci réunit toute la jeunesse chez elle. À ce bal, les jeunes filles invitent les jeunes garçons en leur offrant une fleur. Bien des fiançailles s’ensuivent, justifiant la réputation de Sainte-Catherine, pourvoyeuse de maris.” (Cf. Renée MOUTARD-VEDRY : “Sainte-Catherine, patronne des jeunes filles”, Paris, 1942) Ste_Catherine_02 QUAND UNE CATHERINE CHASSE UNE CATHERINE... L’existence de Sainte-Catherine d’Alexandrie est sujette à caution. Selon la légende, Jésus lui serait apparu le jour de son baptême, et l’aurait choisie pour fiancée. Après avoir obtenu la grâce de nombreux chrétiens, elle devient trop encombrante pour l’empereur Maxence. Elle est torturée puis décapitée. Et, le jour de son exécution, du lait coule de son corps sectionné. Les miracles de cette “vierge et martyr”, fruits de l’imagination des hagiographes, seront vivement dénigrés par les protestants. Si bien qu’au détour d’un discret nettoyage du calendrier grégorien, à la date du 25 novembre, la légendaire Sainte-Catherine est remplacée par une autre Sainte-Catherine... Labouré, canonisée en 1947. Si la statue a changé, le folklore, lui, est intact. Ste_Catherine_03 NB - Ces trois textes sont extraits de l'ouvrage (remarquable bien sûr!) de Jacques GIMARD.- Au temps de nos grands-mères - Mémoire des femmes au début du siècle - (Paris, Le Pré aux Clercs, 1998)
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